Articles vétérinaires

Vous pouvez trouver ci-dessous un article vétérinaire du Dr Bernard Lefèbvre, sous son autorisation, très instructif sur les vaccins, médicaments, vitamines etc....

 

Ces œufs qui n’éclosent pas                                                                          par le Docteur vétérinaire STOSSKOPF

Lors de l’élevage, tout colombiculteur considère comme normal un certain pourcentage d’œufs inféconds. Bien sur, moins il y en a mieux il se porte. Mais dans certaine colonie, ce pourcentage augmente peu à peu au fil des mois et des années.

Au début, chacun est tenté d’attribuer ces ratés à des accidents : l’âge des reproducteurs, une bataille lors de l’accouplement, un traitement….

En fait, si l’âge en particulier peut expliquer la stérilité des œufs (œufs clairs), on a bien souvent affaire à tout autre chose quand les cas se multiplient.

            Quand l’œuf, après quelques jours d’incubation, ne contient pas d’embryon, on le dit clair. On me pose souvent la question de la responsabilité de l’un ou l’autre des conjoints dans cet état de chose. Le premier en cause est le mâle, puisque la femelle a pondu. La femelle ne peut être qu’exceptionnellement en cause, s’il est prouvé qu’elle a pondu des œufs dans lesquels il n’y avait pas de cellule femelle (ovule). La stérilité du mâle peut avoir une foule de causes : tout d’abord que ces testicules n’émettent pas de spermatozoïdes. A cela plusieurs causes possibles, l’âge avancé, la dégénérescence de la partie noble des testicules sous l’effet d’une inflammation, microbienne, la plus part du temps. Il se peut aussi que le sperme riche en spermatozoïdes, n’atteigne pas les organes femelles ; induration de l’anus chez les vieilles femelles, inflammation de l’ovictucte qui empêche la progression vers l’ovaire.

Par contre la femelle est à coup sûr en cause si les œufs sont pondus sans coquille ou avec une coquille très faible qui entraine qui entraine l’écrasement de l’œuf dans les heures qui suivent la ponte. Le grand âge ou l’inflammation de l’oviducte chronique dont nous étudierons les causes tout à l’heure sont les explications les plus plausibles de ces accidents.

            Si l’œuf contient un embryon, encore faut-il que cet embryon y grossisse normalement, jusqu’à la naissance. Pour cela, il lui faut dans l’œuf une alimentation équilibrée (acides animés, vitamines), il lui faut assimiler convenablement ce que contient l’œuf. Pour cela il lui faut une humidité suffisante (l’œuf ne doit pas se déshydrater) et de l’air non vicié (ammoniac des fermentations-gaz carbonique-oxyde de carbone).

Enfin il doit être à l’abri des attaques microbiennes : l’œuf (blanc et jaune) très nutritif et chaud, est un milieu idéal pour le développement microbien. Ces microbes viennent soit de la femelle (microbisme de l’ovaire, de l’oviducte ou du cloaque) soit les fientes qui souillent l’œuf dont les microbes traversent facilement la coquille. On n’insistera donc jamais trop sur la nécessité de la propreté des plateaux, des cases, de la paille des nids.

            Si les microbes se développent abondamment dans l’œuf, ils diminuent la vitalité de l’embryon ou le tuent. Tout dépend de l’espèce microbienne en cause, de la virulence de la souche. En fait le stade de l’incubation ou se produit la mort de l’embryon permet de préciser de façon très solide le type du microbe en cause. Si l’œuf noircit vers le 13-14e jour du couvage, on a probablement affaire à la paratyphose. Si les œufs sont clairs, ou que le pigeonneau y meurt à terme (c'est-à-dire à œuf bêché) on a faire à un microbisme d’élevage  ou sont impliqués des germes tels que staphylocoque le plus fréquent enterocoque ou colibacille. Bien sur ces incidents ne sont qu’une partie des symptômes possibles.

Dans la paratyphose, peu à peu apparaissent en même temps que ces œufs noirs des mortalités brutales de pigeonneaux de 8-10 jours, des mal d’ailes, boiteries, torticolis, diarrhée verte ect. Dans les microbismes d’élevage mortalité à un ou deux jours, œufs clairs, infections respiratoires (coryza-râle), diarrhées, mauvaise croissance, plumage décoloré.

            La conclusion de tout cela : si un ou deux œufs clairs en début de saisons n’ont aucune signification grave.

 

            Il est bien évident qu’en cas de maladie en évolution, le nombre des accidents, la gravité des symptômes iront en s’accentuant. Mais toute maladie chronique exige un traitement de longue haleine, intervenu vite, en connaissance de cause, c’est à coup sûr diminuer les risques.